Pour fluidifier les pré et post-acheminements vers les ports maritimes et réduire les externalités négatives liées à ces trafics (pollution, bruit, congestion…), le Livre Blanc de la Commission européenne sur les transports (mars 2011) ainsi que de nombreux rapports et études ont préconisé le développement de desserte par des modes de transport massifiés (transport fluvial ou ferroviaire).

Ces orientations ont été confirmées par les rapports parlementaires de 2016 sur le devenir des ports de l’Axe Seine (de la Députée Valérie FOURNEYRON et du Sénateur Charles REVET) sur l’axe Nord (des Sénateurs Jérôme BIGNON et René VANDIERENDONCK) et sur le devenir du Port de Marseille-Fos (de la Sénatrice Elisabeth LAMURE et du Député François-Michel LAMBERT).

Ports de Marseille-Fos et de Sète
Le terminal conteneurs du port de Marseille-Fos © Port de Marseille

Le terminal conteneurs du port de Marseille-Fos © Port de Marseille

Marseille-Fos : 1 er port de France avec un trafic global de 81,7 Millions de tonnes en 2015.

Sète : 11 ème port de France avec un trafic global de 3,7 Millions de tonnes en 2015.

Si le projet stratégique du port de Marseille 204-2018 met l’accent sur le transport multimodal et la massification des pré-post acheminements, c’est le transport ferroviaire qui est appelé à se développer à court terme.

Le projet de desserte fluviale directe de Fos 2XL, qui avait fait l’objet d’une présentation lors de la rencontre organisée par notre association fin 2013 au siège du port, a été remis en question par la nouvelle direction du GPMM qui estime que « le mode fluvial peut être développé dans les infrastructures existantes ».

Pour accompagner le développement du transport fluvial, le port de Marseille va réaliser une liaison entre les deux terminaux implantés dans la darse 2. Ce chantier dit de la « rotule » vise à combler à terme par un quai les 300 mètres de friche séparant les deux terminaux. Cet aménagement d’un coût d’environ 30 millions d’euros permettra d’accueillir simultanément des navires maritimes plus grands sur ces terminaux, mais aussi d’en faciliter l’accès pour les navires fluviaux qui bénéficieront de plus de flexibilité. Les travaux ont débuté en 2017 pour une livraison début 2019.

Par ailleurs, des travaux de modernisation du canal du Rhône à Sète ont été lancés en 2010. Un premier programme finalisé à l’été 2016 a permis, pour 50 millions d’euros, de réaliser une douzaine d’opérations (dont l’aménagement de 4 postes d’attente pour les bateaux et le rehaussement du pont d’Espeyran). Un deuxième programme d’un coût total de 180 millions d’euros devrait s’étaler de 2017 à 2022. En matière de desserte de son hinterland, le port de Sète aura enregistré un trafic fluvial de 350.000 tonnes (300 péniches, + 40 %) en 2015.

La coopération entre ports fluviaux et maritimes se renforce. Le groupement Medlink Ports, constitué en association depuis le début de l’année 2015 et qui œuvre au développement du transport multimodal et fluvial sur l’axe Rhône-Saône- Méditerranée, s’est ouvert à d’autres partenaires opérationnels en 2016 et poursuit, en la diversifiant, son action de labellisation de chargeurs.

Plus d'informations sur le site du port de Marseille

 

Port du Havre
Le Médéa, porte-conteneurs géant de 9415 EVP, en escale au Havre © Port du Havre

Le Médéa, porte-conteneurs géant de 9415 EVP, en escale au Havre © Port du Havre

Le Havre : 2 ème port de France avec un trafic global de 68,3 Millions de tonnes en 2015.

Au sein de son projet stratégique 2014 – 2019, le Grand Port Maritime du Havre affiche « l’évolution de son recours aux modes massifiés (pour les conteneurs) et ses objectifs pour 2020 » :

  • Route : 86 % en 2008, 85,5 % en 2013. Objectifs pour 2020 : 75,4 %
  • Fleuve : 7,4 % en 2008, 9,9 % en 2013. Objectifs pour 2020 : 13,6 %
  • Fer : 6,6 % en 2008, 4,6 % en 2013. Objectifs pour 2020 : 11 %

Pour la période 2014-2019, les objectifs présentés en 2015 sont les suivants :

  • Préserver la capacité d’accès des trains de fret à l’infrastructure ferroviaire
  • Réussi la mise en service du Terminal Multimodal
  • Mettre en place un appui raisonné au développement de lignes de combiné maritime
  • Consolider et pérenniser la performance du combiné fluvial
  • Identifier et initier des solutions innovantes de desserte de l’Ile-de- France et de l’hinterland élargi

En 2017, la Cour des Comptes épinglait le retard accumulé par le Port du Havre dans la mise en place de cette stratégie. La liaison ferroviaire Serqueux-Gisors a pris du retard. Par ailleurs, le terminal multimodal connait un démarrage difficile par manque d’attractivité pour les opérateurs.

Enfin, les études sur un accès direct de la Seine à Port 2000 –classé parmi les infrastructures prioritaires du CIADT de décembre 2003 et réclamé depuis longtemps par les professionnels du

transport fluvial– n’ont toujours pas de calendrier défini.

Dans le cadre de la mission parlementaire consacrée à l’axe Seine en 2016, l’importance de ce lien fluvial direct a été une nouvelle fois soulignée. Les études portant sur la connexion directe entre la Seine et Port 2000 sont actuellement en cours. Une décision est attendue pour la fin 2017 ou le début 2018.

Plus d'informations sur le site du port du Havre

 

Port de Dunkerque

Dunkerque : 3 ème port de France avec un trafic global de 46,6 Millions de tonnes en 2015.

Les transports massifiés sont au cœur de la stratégie du port de Dunkerque. Ils répondent à de nombreux enjeux économiques, environnementaux et réglementaires, de même qu’ils sont un outil stratégique essentiel dans le cadre de l’élargissement de l’hinterland de Dunkerque.

Le transport fluvial est en développement continu depuis plusieurs années, avec un volume global traité sur les quais désormais aux alentours de 3 Mt / an. De nombreuses initiatives ont permis de favoriser le développement du transport de conteneurs par voie d’eau depuis et vers les plates-formes de la région Hauts-de- France.

Le canal à grand gabarit Dunkerque-Valenciennes permet une navigation avec des unités fluviales de 3000 t sur les principaux ports intérieurs des Hauts-de- France. Le réseau fluvial belge et rhénan est accessible. L’ouverture du canal Seine Nord Europe permettra d’étendre l’hinterland fluvial du port vers la Picardie et la région parisienne, dont Dunkerque est le débouché naturel.

Après une expérimentation d’un an, le dispositif de mutualisation des coûts de manutention des conteneurs au port de Dunkerque va être pérennisé, à la grande satisfaction des acteurs de la filière fluviale.

Plus d'informations sur le site du port de Dunkerque

 

Port de Rouen

Rouen : 6 ème port de France avec un trafic global de 22,5 Millions de tonnes en 2015.

Au sein de son projet stratégique 2014 – 2019, le port de Rouen évoque sa volonté de « contribuer à la montée en puissance des acheminements fluviaux (25 % au lieu de 20 % aujourd’hui) et ferroviaires (de 7 % à 10 %) ».

En matière de desserte, le port de Rouen a pour première ambition d’ « améliorer la performance du transport fluvial pour consolider son hinterland régional. » Pour concrétiser cette ambition, il s’appuiera sur les équipes d’HAROPA et la stratégie multimodale des trois ports de l’axe Seine.

Premier port-ouest- européen en exportation de céréales (9,1 millions de tonnes exportées suite à la campagne céréalière 2015 – 2016), le port de Rouen bénéficiera, pour conforter cette dynamique, des projets Seine-Nord Europe et MAGEO mais aussi de la mise à grand gabarit de la Seine amont entre Bray-sur- Seine et Nogent-sur- Seine.

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